Table des matières
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Impacts écologiques des Technologies de l’Information et de la Communication
Les faces cachées de l'immatérialité
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Caractéristiques | |
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Auteurs | Groupe EcoInfo |
Éditeur | EDP Sciences |
Collection | Quintescience |
Date de parution | 16/11/2012 |
Langue | FR |
Nombre de pages | 350 |
Format | 16 x 24 cm |
EAN | 978-2759807611 |
ISBN | 2759807614 |
Page Web (éditeur) | Impacts écologiques des Technologies de l’Information et de la Communication |
Présentation par l'éditeur
Puisqu’elles permettent de véhiculer de l’information à la vitesse de la lumière et qu’un ordinateur semble tellement moins polluant qu’une voiture ou qu’un avion, les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), qui sont au cœur du développement économique et social des sociétés contemporaines, sont parées de toutes les vertus écologiques.
Cette perception est renforcée par leur image « immatérielle ». Les inconvénients éventuels sont gommés du fait que leurs effets négatifs ne trouvent pas l’écho qu’ils méritent face à l’engouement qu’elles suscitent.
Ce livre propose une analyse précise et étayée des impacts écologiques de ces équipements et services numériques (Internet notamment), et ce de l’extraction des ressources au traitement des déchets. Un double regard est proposé : celui de la planète et du monde du vivant, et celui sous l’angle des usages qui sont faits de ces technologies. Il puise pour cela dans des informations chiffrées publiées essentiellement dans des revues académiques et n’omet pas d’offrir une présentation critique des différents outils de mesure des impacts écologiques des TIC afin d’en comprendre les limites méthodologiques et dans l’interprétation des résultats. Une dernière partie élargit les perspectives en explorant les facteurs sous-jacents à ces impacts : les aspects technologiques, comportementaux, organisationnels et structurels y sont abordés sans concession.
Les auteurs
Écrit par des chercheurs et ingénieurs du groupe de travail EcoInfo du CNRS, cet ouvrage de référence accompagnera toutes celles et ceux qui s’intéressent aux TIC dans leurs études, leurs recherches, leur activité de production, ou leurs travaux d’élaboration de normes et de régulations touchant les acteurs de ce secteur. Il leur permettra de mieux comprendre les tenants et aboutissants écologiques de la diffusion rapide de ces technologies à l’échelle de la planète et donc de modifier leurs comportements avant d’y être contraints par le nouvel équilibre imposé à notre environnement.
Table des matières
- Préface du Prof. Dr. Lorenz M. Hilty, University of Zurich, Departement of Informatics
- Qui sont les auteurs
- Introduction
- Chapitre 1 : Les impacts
- Introduction
- 1.1 Épuisement des ressources naturelles
- 1.2 Pollutions
- 1.3 Transformation des écosystèmes
- 1.4 Impacts connus actuellement sur le monde du vivant
- Chapitre 2 : Les outils d’évaluation environnementale
- 2.1 Les enjeux de l’évaluation environnementale
- 2.2 Une méthodologie d’évaluation des impacts environnementaux basée sur la pensée du cycle de vie : l’analyse de cycle de vie (ACV)
- 2.3 La communication environnementale
- 2.4 Conclusion
- Chapitre 3 : Étude de cas sur le secteur des TIC
- Introduction
- 3.1 La production des TIC
- 3.2 Les services TIC
- 3.3 La fin de vie des TIC
- 3.4 Conclusion
- Chapitre 4 : Perspectives critiques
- Introduction
- 4.1 L’influence de l’innovation technologique
- 4.2 Les facteurs comportementaux
- 4.3 Les facteurs organisationnels
- 4.4 Les effets structurels
- Conclusion
Le sommaire est également disponible en version PDF sur le site du groupe InfoEco.
Notes de lecture
Un livre toujours d’actualité en 2021, rédigé par une équipe de chercheurs du CNRS (France). Ce groupe de travail indépendant est une référence francophone sur le sujet depuis de nombreuses années.
Préface
Des changements profonds et durables sont à l’œuvre dans nos sociétés du fait des Technologies de l’Information et de la Communication (TICs). […]
Dans un tel contexte, nos sociétés se doivent de mener une réflexion de fond sur les innovations technologiques qu’elles promeuvent. La marche du progrès n’est écrite d’avance – en fin de compte, nous sommes les auteurs de ces innovations, les responsables de leur mise en œuvre, et la façon dont elles peuvent affecter nos modes de vie relève de choix qui nous appartiennent. Sur ce plan, l’un des plus grands défis à relever est de parvenir à concilier les besoins d’un nombre croissant d’individus tout en réduisant les impacts environnementaux de nos technologies, que ce soit en termes de ressources matérielles, d’émissions de gaz à effets de serre, ou de dissémination de déchets toxiques dans l’environnement. Les réponses à apporter à ces enjeux devront se fonder sur des principes de justice et d’équité à l’échelle de la planète.
⇒ Prof. Dr. Lorenz M. Hilty, University of Zurich, Departement of Informatics
Préface – Page 3
Chapitre 1 : Les impacts
« Il y a assez de ressources sur cette planète pour répondre aux besoins de tous, mais pas assez pour satisfaire le désir de possession de chacun. » – Gandhi
Introduction
Si les nouvelles technologies sont susceptibles d’offrir un potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), la multiplication des équipements et des usages liés aux TIC engendre de très lourds impacts sur l’environnement. En effet, l’image l’image d’une technologie propre, non polluante est loin d’être une réalité dès lors que nous portos notre regard jusqu’en Asie ou en Afrique et plus globalement dans toutes les régions du monde où les ressources nécessaires à la fabrication de ces merveilleux objets sont extraites, où les usines de production sont implantées et où les déchets sont traités en dehors de toute précaution. La mondialisation a poussé hors de nos frontières les savoir-faire associés, mais aussi la majorité des impacts environnementaux directs des TIC à tel point qu’ils paraissent inexistants.
Chapitre 1 : Les impacts – Introduction – Pages 19 & 20
1.1 Épuisement des ressources naturelles
De toutes les industries, celle des TIC est de loin la plus gourmande en ressources par unité de production : matériaux, métaux, énergie, eau, produits chimiques. Un exemple frappant : le silicium, matériaux emblématique de l’industrie électronique. La production d’une simple puce électronique pour une barrette de mémoire de 32 bits pesant 2 g nécessite 1 600 g d’énergie fossiles secondaires, 72 g de produits chimiques, 32 000 g d’eau, 700 g de gaz élémentaires (essentiellement N2) ; par ailleurs il faut 160 fois plus d’énergie pour produire du silicium de qualité électronique que dans sa forme basique, c’est le prix de la purification (Williams, 2002a). Bien entendu, depuis cette étude, des progrès ont été réalisés pour réduire la quantité des intrants dans le processus de fabrication du silicium. Mais les produits high-tech connaissent un engouement qui ne se dément pas et tout concourt à leur remplacement le plus rapide possible. Aussi malgré les progrès techniques, devant l’explosion de la demande, la quantité globale de matières premières nécessaire va continuer d’augmenter. C’est le cas du charbon qui fait partie des intrants dans la production du silicium : entre 1998 et 2020 la production mondiale de wafers1) en silicium passera de 24,5 à 133 milliards de cm², ce qui contribuera à l’augmentation de la consommation de charbon de 4,5 à 6,9 milliards de tonnes (Williams, 2003). Cet exemple illustre l’effet rebond, ou comment la progression constante de la demande annihile les avancées technologiques visant à modérer les impacts des produits électroniques.
Chapitre 1 : Les impacts – 1.1 Épuisement des ressources naturelles – Pages 21 & 22
[…] Les industries minières et électroniques sont extrêmement énergivores. L’industrie minière a principalement recours au pétrole (exploration, extraction,…). En ce qui concerne les métaux, 8 à 10 % de l’énergie primaire2) mondiale sert à les extraire ou les raffiner (Bihouix, 2010). À titre d’exemple, produire une once d’or (31 grammes environ) en Afrique du Sud nécessitait en 1994 l’extraction de 3,3 tonnes de minerai, 39 heures de travail, 5,4 m³ d’eau, 572 kWh, 12 m³ d’air comprimé. Les mines d’or sud-africaines consommaient 18 milliards de kWh soit 1/5 de la production d’électricité d’Afrique du Sud et 1/10 de la production d’électricité du continent africain. Comme nous l’avons déjà évoqué plus haut dans ce chapitre, la concentration en métal dans le minerai diminue. L’or n’échappe pas à cette règle : la teneur moyenne d’or dans le minerai sud-africain est passée de 10 g/tonne en 1970 à moins de 5 aujourd’hui. Il est donc facilement compréhensible que les quantités d’énergie, comme celle d’eau, de production de déchets ainsi que l’ensemble des impacts environnementaux soient en nette augmentation.
Chapitre 1 : Les impacts – 1.1 Épuisement des ressources naturelles – Pages 31 & 33
L’industrie électronique consomme également énormément d’eau et qui plus est, de grandes quantités d’eau ultra-pure. […] Ce point de vue est corroboré par les travaux d’E Williams qui montrent qu’une simple puce électrique de 2 g nécessiterait16 000 fois son poids en eau pour sa production (Williams, 2002a). En 2003, V. Shiva se range également à ce constat en précisant qu’une usine moyenne de fabrication de tranches de silicium qui en produit 2000 par semaine consomme un peu plus de 20 000 m³ d’eau pour ce faire. Mais comme le prévoit E Williams dans une autre étude sur la filière du silicium, la demande va tirer la production vers le haut, la faisant passer de 24,5 milliards de cm² de wafer en 1998 à 133 milliards en 2025 (Williams, 2003). Les améliorations tendant à réduire les intrants de cette production ne suffiront pas à contrebalancer l’explosion de la hausse prévue.
Chapitre 1 : Les impacts – 1.1 Épuisement des ressources naturelles – Page 43
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